Facteurs, causes et historique de la pauvrété en Afrique
Un "facteur" et une "cause" ne sont pas tout à fait la même chose. Une "cause" contribue à l'apparition d'un problème tel que la pauvreté, tandis qu'un "facteur" contribue à nourrir et à faire perdurer ce problème après son apparition.
Le colonialisme, l'esclavage, la guerre et les conquêtes sont autant de causes historiques qui ont, à l'échelle mondiale, contribué à la pauvreté. Cependant, ces causes et ce que nous considérons comme des facteurs d'entretien des conditions de pauvreté sont deux aspects sensiblement différents. La différence se manifeste dans notre façon de combattre aujourd'hui ces causes. Il nous est impossible de retourner en arrière et de changer le passé. La pauvreté existe. Elle a ses causes. Nos possibilités d'intervention sont orientées sur les facteurs qui entretiennent la pauvreté.
Durant les deux grandes guerres dévastatrices, de nombreux pays d'Europe furent réduits à la pauvreté la plus crave, le peuple ne survivant qu'au crochet de l'aumône et de la charité. En quelques décennies ces pays se sont élevés à un niveau de revenus domestiques considérable, une ascension concédant à ces nations modernes de citoyens prospères un statut de pouvoir et d'influence. Nous savons également que les pays africains demeurent toujours parmi les moins développés de la planète, et cela malgré les soi-disant "plans d'aide" s'élevant à plusieurs milliards de dollars qui leur ont été accordés. Pourquoi ? Les facteurs de pauvreté ont été totalement négligés au profit exclusif des symptômes. Sur le plan national ou international, un faible PIB (Produit Intérieur Brut) ne renvoie pas directement à la notion de pauvreté ; il en constitue plutôt un symptôme en tant que problème social.
Les facteurs de pauvreté (en tant que problème social) énumérés ci-après l'ignorance, la maladie, l'apathie, la malhonnêteté et la dépendance ne peuvent être considérés qu'en tant que conditions sur lesquelles il ne nous appartient pas de porter de jugement de valeur quel qu'il soit. Ces conditions ne sont ni bonnes ni mauvaises. Elles font partie d'une réalité. Si l'intention de réduire et d'éliminer la pauvreté s'inscrit dans une démarche de groupe (communautaire ou sociale), l'observation et l'identification - sans jugement de valeur - desdits facteurs constituera une étape primordiale dans l'action menée pour éliminer cette pauvreté.
Les "cinq plaies" contribuent à leur tour aux facteurs secondaires tels que le manque de marchés et d'infrastructures, la médiocrité des gouvernements et de leurs dirigeants, le sous-emploi, le manque de compétences, l'absentéisme, le manque de capitaux et autres. Chacun de ces problèmes est d'ordre social, imputable à une ou plusieurs des "cinq plaies" qui contribuent à la perpétuation de la pauvreté. L'éradication des "cinq plaies" devient ainsi une nécessité si l'on veut éliminer la pauvreté.