Faire la charité tue l'Afrique
Nous désirons aider les pauvres. Ceci est si commun à tant de cultures qu'on est porté à croire qu'il s'agit d'un trait humain universel. C'est un précepte commun à toutes les grandes religions, et même celles moins répandues. Donner aux pauvres, faire l'aumône, nous fait du bien. Tellement, qu'il y en a qui maintiennent que l'on donne pour la satisfaction que l'on en retire, et non pour le bien des bénéficiaires.
Il peut paraître surprenant que notre méthodologie soutienne que faire la charité est mal, que cela accroît la pauvreté, que cela nuit aux bénéficiaires. Le but de la méthodologie Back Home Investment est d'éliminer la pauvreté, et non de faire du tort aux pauvres.
Nous aidons les pauvres en travaillant avec eux afin qu'ils cessent de l'être, pour qu'ils deviennent autonomes, pour les renforcer. C'est une tout autre aide que celle de faire l'aumône.
Récompenser les gens lorsqu'ils accomplissent quelque chose les incite à le faire plus souvent. Faire l'aumône à un mendiant l'amène à continuer dans cette voie. Donner des subsides à des représentants du gouvernement pour qu'ils détournent l'argent les incite à continuer de s'enrichir aux dépens des gens et des pays. Faire des dons d'un pays à un autre encourage les représentants du pays bénéficiaire à s'attendre à, même exiger, davantage. Donner une latrine ou un aqueduc à une communauté à faible revenu entraîne une dépendance envers de tels dons (de plus, ne procure aucune formation pour le maintien de ces installations).
Nous facilitons leur recours à la méthodologie, leur organisation, leur mobilisation, leur volonté de combattre et de devenir plus autonome. Nous avons traité de ce sujet en divers autres endroits du site.
Il ne s'agit pas d'une idéologie ; c'est un processus dont le bien-fondé est prouvé. Si on contribue à la dépendance, on contribue à la pauvreté. Si on contribue à la pauvreté, on contribue à un taux de morbidité/mortalité plus élevé. Faire la charité en Afrique tue.