L’Afrique n’a plus le droit de sombrer davantage
Nos parents ont lutté pour les indépendances il y a quarante ou soixante ans. Aujourd’hui, nous devons résolument reprendre la lutte pour instaurer des sociétés africaines modernes, dignes, des sociétés humaines et responsables, des sociétés de justice, de paix et de tolérance, des sociétés de richesses partagées. Nous avons des potentialités énormes, il suffit de s’entendre sur les mécanismes par lesquels nous pourrons les exploiter au bénéfice de l’ensemble de nos populations. Mais avant tout, commençons par nous accepter en tant que Africain, commençons à revendiquer l’héritage de notre passé dans tous les domaines, scientifiques, politiques, économiques, religieux, culturels, linguistiques. Commençons d’abord à puiser dans nous-mêmes, dans notrefort intérieur, recherchons nos racines profondes qui puisent leur suc dans la terre de nos ancêtres. Alors, et seulement alors, nous tirerons un grand bénéfice des fenêtres que nousoffrent les autres cultures et systèmes politiques ou économiques du monde. Alors, etalors seulement, nous tirerons un grand profit du dialogue des cultures, de la mondialisation de l’économie, de la modernisation de nos systèmes politiques. L’Afrique doit renaître de ses cendres, et nous serons les maîtres d’oeuvre de ce nouvel édifice aux ambitions dignes du défi à relever.
L’Afrique est sur le point d’être recolonisée et repeuplée par des chômeurs occidentaux, abusivement présentés comme des expatriés ou investisseurs ou coopérants. Ces derniers prendront leur quartier dans les zones riches en ressources naturelles, repoussant ou massacrant les autochtones. Les autochtones deviendront sous peu des étrangers ou des squatters sur leur terre ancestrale.
Cette politique d’occupation et de repeuplement se passe actuellement sous nos yeux avec les différentes interventions militaires de l’armée française en Afrique (Libye, Mali, Côte D’Ivoire, Centrafrique et bientôt le Cameroun) et l’installation des bases militaires sous les fallacieux prétextes de la lutte contre le terrorisme islamiste ou la restauration de la démocratie.
En réalité, ces bases serviront de moyens de répressions, intimidations et pressions sur les états africains et leurs populations et aussi pour la protection des diplomates, des installations militaires, diplomatiques et autres structures financières sans oublier les expatriés dans les zones à palabres. En clair, les multinationales saboteront de l’intérieur l’économie africaine, à travers une forte surproduction des produits agricoles faisant la fierté de ce pays.
Comment pouvons-nous être fiers d’une telle civilisation ou fiers d’appartenir à pareille civilisation? Des années après les indépendances africaines, le continent noir, le plus riche des continents, demeure le plus pauvre par état et par habitant. N’est-ce pas cette assertion contradictoire en elle-même? Soit l’on est riche ou soit l’on est pauvre! Cependant l’Afrique est riche sur papier et pauvre en réalité.
Cette situation des plus délétères doit cesser d’exister afin que les africains puissent bénéficier les premiers, des fruits de leurs terres et ressources naturelles comme le font les autres populations ailleurs dans le monde.