La malhonnêteté des intellectuels africains
L'Africain a peur de l'avenir. Au lieu de travailler pour s'élever à la dignité, il préfère trouver des boucs émissaires à son retard. Et pendant qu'il évoque des événements surannés comme la traite négrière pour expliquer ce retard, ses propres frères s'entretuent à coup de hache et s'enterrent vivant pour un morceau de territoire ; pendant qu'il crie famine, il continue à faire une ribambelle d'enfants qu'il abandonne à l'errance et à la délinquance, faute de pouvoir les entretenir.
Les intellectuels africains, très peu nombreux sur le continent du fait notamment de la fuite des cerveaux et de forte concurrence de la superstition, ont la charge d'accompagner la renaissance de l'Afrique mais pêchent par orgueil et malhonnêteté. Beaucoup d'entre eux manquent de courage et se contentent de caresser des régimes despotiques pour être invités au festival gouvernemental. Et dès qu'ils reçoivent un poste de responsabilité public, ils deviennent méconnaissables et défendent des positions indignes de leurs références scientifiques. L'intellectuel est celui qui refuse d'être le moyen d'un but qui n'est pas le sien. Il est donc celui qui récuse l'injustice et de l'illogisme. Ayant pris conscience de la valeur de l'être humain, il est tout simplement un défenseur de l'Homme, un militant du progrès.
Les intellectuels africains sont, pour la plupart, des émotifs et des trompeurs. Ils évitent de dire la vérité historique et se contentent de rabâcher des mots que les gens qui croient encore en eux veulent bien entendre. Certains d'entres eux ont chanté la beauté de l'Afrique et de l'africaine, mais se sont empressés de s'attacher à une femme blanche et, après leur service en Afrique, sont restés en Europe jusqu'à ce que la mort les y surprenne.
Si l'Afrique s'était mise au travail pour se constituer en nations fortes, jamais des européens n'auraient pu l'étaler sur une table de Berlin pour se la partager comme un gâteau docile. Car, au lieu de résister en bloc contre la pénétration coloniale, les royaumes africains s'entretuaient et les vaincus étaient réduits à… l'esclavage. Cette adhésion au désordre et à l'émiettement est devenue culturelle et sévittoujours. En effet, à chaque fois que des bouffons se rencontrent à des sommets de chefs d'Etat africains pour prétendre créer les Etats-Unis d'Afrique, ils demeurent jaloux de leurs pouvoirs respectifs souvent usurpés par les armes ou la fraude électorale, se perdent en querelles puériles et se séparent sans aucun résultat palpable.
Et les chefs d'Etat qui prétendent être des intellectuels en avance sur leurs pairs parce qu'ils ont des diplômes, n'utilisent pas leur savoir pour faire avancer leur pays, mais pour duper la majorité analphabète qu'ils gouvernent. C'est ainsi que certains s'affirment comme leader mondial de la lutte contre la fracture numérique alors qu'ils n'ont même pas d'électricité chez eux ; ils érigent des monuments de béton pour appâter les ignares et épater les électeurs alors qu'ils sont incapables d'assurer une activité aussi élémentaire que le ramassage des ordures.
Car, alors que les pays riches travaillent sans répit comme s'ils étaient pauvres, l'Africain se prélasse et saute sur tout prétexte pour manger et danser, y compris pendant le deuil…