Les éléments pour rendre les africains autonomes
1. Les détenteurs du pouvoir (les façonneurs d'opinion et les dirigeants, et non seulement une majorité de la population) doivent souhaiter une plus grande autonomie pour la communauté africaine et être prêts à faire les efforts et les sacrifices que cela s'imppose. (Les façonneurs d'opinion et les dirigeants peuvent l'être de façon officielle ou non, être reconnus comme tels ou non.) Autrement, vous perdez votre temps et serez plus utile dans une autre communauté.
2. Un intervenant d'expérience ou entraîné doit être en mesure d'intervenir pour stimuler et guider la communauté afin qu'elle s'organise et agisse en vue de vaincre la pauvreté et de devenir plus autonome. Vous pouvez posséder des habiletés et des talents naturels, alors que le but de l'entraînement ici est de développer et d'aiguiser ceux-ci.
3. Bien qu'on puisse porter assistance, il n'est pas question de faire l'aumône, ce qui encourage la dépendance et la faiblesse. Plutôt, il faut une collaboration, une aide et un entraînement qui favorisent l'autonomie et la capacité accrue.
4. On ne doit pas chercher à imposer le changement aux organisations ou communautés ciblées en les manipulant ou par la force. Votre intervention doit être constituée de stimulation, d'informations et d'encadrement. L'ingénierie sociale doit être évitée. Il faut de la persuasion et de la facilitation.
5. Les organismes deviennent plus forts en faisant de l'exercice, en se débattant et en surmontant les obstacles. La méthodologie de l'autonomisation procède du même principe en ce qui a trait aux organisations sociales. Les entraîneurs sportifs sont adeptes du slogan anglais : « No pain, no gain » (sans douleur, aucun bienfait). Il n'est pas question de promouvoir la douleur, mais d'encourager l'effort et le combat face à l'adversité.
6. La participation active des personnes ciblées, surtout au processus décisionnel, est essentielle à l'accroissement de leurs capacités. Les décisions ne doivent pas être prises au lieu et place de la communauté.
7. Une portion substantielle (qui peut varier) des ressources nécessaires pour un projet communautaire (c.-à-d., les actions) doit être fournie par les membres de la communauté eux-mêmes.
8. Il nous faut voir à ce que les participants s'occupent pleinement dès le début du processus décisionnel, et qu'ils acceptent l'entière responsabilité de leurs actions, ce qui contribuera à les renforcer.