Un continent qui fabrique les dominés, corrompus et malhonnêtes
La corruption ravage nos pays plus que tout autre mal. Ces pays, il ne faut pas se faire d’illusions, n’ont aucune chance de se redresser ou de conduire de façon durable leur développement tant que la corruption restera à ce niveau. Il ne vous a pas échappé que l’Afrique clôt la liste avec trois pays totalement ruinés, ravagés par les guerres et la misère.
Alors, ils sont nombreux les Africains qui, souffrant de ce fléau, se demandent si le Noir, de nature, n’est pas plus malhonnête que les autres races. On parlerait de racisme si la question venait des autres, mais elle vient de nous-mêmes, de gens qui s’interrogent.
Le problème en Afrique est que, du fait d’une carence totale de contrôle et d’une impunité stupéfiante, ce fléau a atteint des proportions de nature à handicaper toute la société. Le mal a tellement été accepté qu’il a fini par gangrener toute la société et s’est imprimé sur les mentalités. L’Afrique est atteinte d’anomie, et toute tentative de réforme est réduite à néant par la corruption. « Mais pourquoi les Africains tolèrent-ils plus la malhonnêteté que les autres ? », pourrait-on demander.
En fait, comment a-t-on bâti ce mal depuis les indépendances, au fil des décennies ? Au lendemain des indépendances, les dirigeants du nouvel Etat africain ont ressenti le besoin de s’affirmer, de se donner du prestige aux yeux populations et surtout face au pouvoir des chefs traditionnels que la colonisation avait bridé pendant plus d’un demi-siècle. Les deniers publics vont être mis à large contribution pour une vaste pratique de clientélisme, appelé la géopolitique, destinée à frapper les esprits dans toutes les régions du pays : les hauts cadres sont autorisés à puiser dans les caisses des départements ou établissements qui leur sont confiés pour entretenir la clientèle de leur région. Une espèce de bourgeoisie administrative créée de toute pièce pour soutenir la gloire du régime ! Les cadres prendront l’argent, mais pour eux-mêmes et non pour leurs régions.
Cette élite ne se refusera rien ! A cette époque, le directeur général de toute entreprise publique avait au moins trois résidences, une à la capitale, une au village et un appartement en Europe. A cela, il faut ajouter toutes les résidences secondaires où sont logées les maîtresses, sans parler du parc automobile, parfois digne d’une rock star ! L’élite africaine va donc s’habituer à un train de vie sans commune mesure avec les moyens de son pays.